Entré en vigueur en 2009, le régime de l'auto-entrepreneur a été mis en place pour faciliter encore plus la création d'une micro-entreprise. Depuis 2016, ce statut a évolué et on parle de micro-entrepreneur.
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Lorsque l'on souhaite créer son entreprise seul, on peut aussi choisir le statut :
- d'entreprise individuelle ;
- d'EIRL : entrepreneur individuel à responsabilité limitée (attention, ce statut a été supprimé par la loi n° 2022-172 du 14 février 2022) ;
- d'EURL : entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée ;
- de SASU : société par actions simplifiée unipersonnelle.
Statut de micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) : création et gestion
Le régime du micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) présente de nombreuses spécificités, aussi bien au niveau de sa création que de sa gestion.
Micro-entrepreneur : une création simplifiée
Pour créer son entreprise, un micro-entrepreneur doit :
- se rendre auprès d'un centre de formalités des entreprises (CFE) ;
- ou effectuer les démarches de création en ligne depuis le portail officiel des micro-entrepreneurs.
Dans tous les cas, il remplit uniquement un formulaire de déclaration d'activité. Après l'enregistrement auprès du CFE, l'auto-entrepreneur reçoit un certificat d'inscription adressé par l'INSEE.
Ce certificat comprend :
- un numéro SIREN : correspond au numéro attribué à l'entreprise ;
- un numéro SIRET : correspond au numéro d'établissement ;
- un code APE : correspond à la classification de l'activité exercée.
La loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a prévu le remplacement des CFE par un organisme unique auprès duquel les entreprises doivent déposer par voie électronique les déclarations qu’elles transmettent actuellement aux CFE. Le décret n° 2020-946 du 30 juillet 2020 désigne l’INPI en qualité de guichet unique électronique pour la gestion des formalités de création, de modification et de cessation d’activité des entreprises ainsi que celles de l’accès à des professions réglementées.
Une phase transitoire est mise en œuvre entre le 1er avril 2021 et le 31 décembre 2022, et confirme une mise en place définitive au 1er janvier 2023 (décret n° 2021-300 du 18 mars 2021). Au 1er janvier 2023, seul l’INPI sera compétent pour recevoir les formalités des entreprises via le guichet unique en ligne.
Cette immatriculation, qui s'effectue lors de l'enregistrement auprès du CFE, est gratuite. Les micro-entrepreneurs peuvent suivre un stage de préparation à l'installation.
Comptabilité du micro-entrepreneur : ouverture d'un compte bancaire dédié à l'activité
Pour le micro-entrepreneur dont le chiffre d'affaires est inférieur à 10 000 € par an, la loi Pacte du 22 mai 2019 a supprimé l'obligation d'ouvrir un compte bancaire professionnel. Désormais, ce micro-entrepreneur peut utiliser son compte personnel pour percevoir ses revenus issus de son activité professionnelle. Si le seuil de 10 000 € est dépassé pendant 2 années de suite, le micro-entrepreneur doit ouvrir un compte dédié à son activité. À compter du 15 mai 2022, l’entrepreneur individuel a l'obligation d’apposer la mention « EI » ou « Entrepreneur individuel » directement avant ou après son nom et prénom, sur tous ses documents à usage professionnel et notamment dans la dénomination du compte bancaire dédié à son activité (décret n° 2022-725 du 28 avril 2022).
Le micro-entrepreneur qui réalise plus de 10 000 € de chiffre d'affaires par an doit ouvrir un compte bancaire entièrement dédié à son activité, dans un délai de 12 mois à compter de la déclaration de création de son entreprise :
- Les recettes doivent apparaître sur ce compte, bien séparé de son compte personnel.
- Ainsi, le relevé bancaire de ce compte permet de faciliter la comptabilité du micro-entrepreneur.
Régime social du micro-entrepreneur : travailleurs non salariés
L'auto-entrepreneur est rattaché au régime des travailleurs non salariés, sous le régime micro-social. Le montant de ses cotisations est calculé selon un pourcentage de son chiffre d'affaires qui varie en fonction de l'activité exercée.
Ce pourcentage est de :
- 12,8 % pour les ventes de marchandises et prestations d'hébergement (BIC) ;
- 22 % pour les professions libérales relevant de la CIPAV (BNC) ;
- 22 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC et BNC) ;
- 22 % pour la location de locaux d'habitation meublés ;
- 6 % pour la location d'habitation meublée de tourisme.
Les créateurs bénéficiant de l'ACRE (aide à la création et à la reprise d'entreprise) bénéficient de taux de cotisations sociales spécifiques pendant 3 ans.
Régime fiscal : simplifié pour le micro-entrepreneur (auto-entrepreneur)
L'auto-entrepreneur bénéficie du même régime micro-fiscal simplifié aussi appelé micro-entreprise :
- c'est un régime attribué de plein droit ;
- l'auto-entrepreneur n'a pas besoin d'établir une déclaration fiscale au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou au titre des bénéfices non commerciaux (BNC) ;
- il lui suffit de porter son chiffre d'affaires annuel sur la déclaration de revenu n° 2042 ;
- c'est un régime en franchise de TVA (l'auto-entrepreneur ne facture pas et ne récupère pas la TVA).
Devenir micro-entrepreneur : les conditions
Le dispositif du micro-entrepreneur est ouvert à la plupart des personnes et des activités, cependant il faut respecter certaines conditions.
Micro-entrepreneur : pour qui ?
Le régime du micro-entrepreneur permet à de nombreuses personnes d'exercer une activité professionnelle indépendante.
On peut donc devenir micro-entrepreneur que l'on soit :
- étudiant ;
- salarié ;
- fonctionnaire ;
- retraité ;
- demandeur d'emploi.
Cependant, il ne convient pas à toutes les situations et notamment à ceux qui souhaitent :
- embaucher des salariés ;
- entreprendre avec un ou plusieurs associés ;
- créer une activité demandant un gros investissement.
Sont également exclus de ce régime :
- les parents qui bénéficient d'un congé maternité, paternité ou parental d'éducation ;
- les personnes en congé maladie ;
- les activités relevant de la TVA immobilière tels que les agences immobilières, les marchands de biens ou encore les lotisseurs ;
- les activités concernant la location ou la vente de biens de consommation durable.
Micro-entrepreneur : des plafonds maximum
Pour bénéficier du régime micro-entrepreneur, l'entreprise doit respecter un plafond de chiffre d'affaires annuel qui est de :
- 172 600 € en 2020 (170 000 € en 2019) pour les activités d'achat et de vente ;
- 72 500 € en 2020 (70 000 € en 2019) pour les activités de prestation de service ;
- 172 600 € pour les activités mixtes, avec un plafond de 72 500 € pour les prestations de services.
Le dépassement de ces plafonds a des répercussions tant sur le régime fiscal que social du micro-entrepreneur (auto-entrepreneur).
- Au niveau du régime fiscal :
- Le micro-entrepreneur ne peut plus bénéficier du régime fiscal de la micro-entreprise à compter du 1er janvier de l'année suivante.
- La TVA doit être facturée dès le 1er jour du mois de dépassement.
- Au niveau du régime social : si le micro-entrepreneur déclare pendant 2 années consécutives un chiffre d'affaires supérieur à 172 600 € pour une activité commerciale ou une activité d'hébergement, ou supérieur à 72 500 € pour les prestations de services et les professions libérales, il sera imposé au régime réel à compter du 1er janvier qui suit ces 2 années.
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